LA PAROLE DU JOUR

MERCREDI, 12EME SEMAINE DU TEMPS ORDINAIRE A

Lecture du livre de la Genèse 15, 1-12.17-18a

    En ces jours-là, la parole du Seigneur fut adressée à Abram dans une vision :
« Ne crains pas, Abram ! Je suis un bouclier pour toi. Ta récompense sera très grande. »
    Abram répondit : « Mon Seigneur Dieu, que pourrais-tu donc me donner ?
Je m’en vais sans enfant, et l’héritier de ma maison, c’est Élièzer de Damas. » Abram dit encore : « Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier. »
    Alors cette parole du Seigneur fut adressée à Abram : « Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais quelqu’un de ton sang. » Puis il le fit sortir et lui dit : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… » Et il déclara : « Telle sera ta descendance ! »
    Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste.

    Puis il dit : « Je suis le Seigneur, qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te donner ce pays en héritage. » Abram répondit : « Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir que je l’ai en héritage ? » Le Seigneur lui dit : « Prends-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. »
    Abram prit tous ces animaux, les partagea en deux, et plaça chaque moitié en face de l’autre ; mais il ne partagea pas les oiseaux. Comme les rapaces descendaient sur les cadavres, Abram les chassa. Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux tomba sur Abram, une sombre et profonde frayeur tomba sur lui.
    Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les morceaux d’animaux. Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram en ces termes : « À ta descendance je donne le pays que voici, depuis le Torrent d’Égypte jusqu’au Grand Fleuve, l’Euphrate. »

PSAUME 104 (105), 1-2, 3-4, 6-7, 8-9

Le Seigneur s’est toujours souvenu de son alliance.

Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits ;
chantez et jouez pour lui,
redites sans fin ses merveilles.

Glorifiez-vous de son nom très saint :
joie pour les cœurs qui cherchent Dieu !
Cherchez le Seigneur et sa puissance,
recherchez sans trêve sa face.

Vous, la race d’Abraham son serviteur,
les fils de Jacob, qu’il a choisis,
le Seigneur, c’est lui notre Dieu :
ses jugements font loi pour l’univers.

Il s’est toujours souvenu de son alliance,
parole édictée pour mille générations :
promesse faite à Abraham,
garantie par serment à Isaac.

ÉVANGILE Mt 7, 15-20

Alléluia. Alléluia.  Demeurez en moi, comme moi en vous, dit le Seigneur ; celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit. Alléluia. 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Va-t-on cueillir du raisin sur des épines, ou des figues sur des chardons ?
    C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits, et que l’arbre qui pourrit donne des fruits mauvais. Un arbre bon ne peut pas donner des fruits mauvais, ni un arbre qui pourrit donner de beaux fruits. Tout arbre qui ne donne pas de beaux fruits est coupé et jeté au feu. Donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »

MEDITONS

« C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez »

Jésus continue d’instruire son auditoire sur la nécessité du discernement, et pour cause, « des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces ». Il y a toujours eu des prophètes dans notre monde; et aujourd’hui, ils sont des plus nombreux, de tous bords spirituels et religieux, se réclamant tous du Christ. Pour beaucoup, la séduction à grande échelle est leur force, et la tentation de la facilité est grande du côté des fidèles. Dans ce moule religieux mondialisé, Jésus invite au discernement; et le seul critère véritable sont les fruits que produisent ces prophètes dans leur vie personnelle et celle de leurs fidèles. L’authenticité du prophète se vérifiera donc aux fruits de santé, d’humilité et d’exemplarité pour lui-même, et fruits d’accroissement de foi en Dieu et en l’Eglise, de charité, de service fraternel, d’unité, de paix et de vérité selon la Parole de Dieu, pour la Communauté chrétienne. En un sens, la vie du prophète, comme sa parole, portent à l’édification du peuple de Dieu.

Tout baptisé est prophète, et doit conduit ses frères et soeurs à grandir dans la foi, l’espérance et la charité, à demeurer dans le Christ, seul vrai Prophète de Dieu qui nous fait porter du fruit en abondance.

Aujourd’hui, notre monde a besoin de prophètes authentiques, c’est-à-dire de témoins du Christ doux, humble, pauvre et saint.

Prions: Seigneur notre Dieu, renouvelle notre foi et notre charité, pour que nous cherchions en toute chose, à produire des fruits qui te glorifient.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

LA PAROLE DU JOUR

LUNDI, 12EME SEMAINE DU TEMPS ORDINAIRE A

Lecture du livre de la Genèse 13, 2.5-18

Abram était extrêmement riche en troupeaux, en argent et en or.
Loth, qui accompagnait Abram, avait également du petit et du gros bétail, et son propre campement. Le pays ne leur permettait pas d’habiter ensemble, car leurs biens étaient trop considérables pour qu’ils puissent habiter ensemble.
Il y eut des disputes entre les bergers d’Abram et ceux de Loth.
Les Cananéens et les Perizzites habitaient aussi le pays. Abram dit à Loth :
« Surtout, qu’il n’y ait pas de querelle entre toi et moi, entre tes bergers et les miens,
car nous sommes frères ! N’as-tu pas tout le pays devant toi ? Sépare-toi donc de moi.
Si tu vas à gauche, j’irai à droite, et si tu vas à droite, j’irai à gauche. »
Loth leva les yeux et il vit que toute la région du Jourdain était bien irriguée.
Avant que le Seigneur détruisît Sodome et Gomorrhe, elle était comme le jardin du Seigneur,
comme le pays d’Égypte, quand on arrive au delta du Nil. Loth choisit pour lui toute la région du Jourdain et il partit vers l’est. C’est ainsi qu’ils se séparèrent.
Abram habita dans le pays de Canaan, et Loth habita dans les villes de la région du Jourdain ;
il poussa ses campements jusqu’à Sodome. Les gens de Sodome se conduisaient mal,
et ils péchaient gravement contre le Seigneur.

Après le départ de Loth, le Seigneur dit à Abram : « Lève les yeux et regarde, de l’endroit où tu es,
vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident. Tout le pays que tu vois, je te le donnerai,
à toi et à ta descendance, pour toujours. Je rendrai nombreuse ta descendance, autant que la poussière de la terre : si l’on pouvait compter les grains de poussière, on pourrait compter tes descendants ! Lève-toi ! Parcours le pays en long et en large : c’est à toi que je vais le donner. »
Abram déplaça son campement  et alla s’établir aux chênes de Mambré, près d’Hébron ;
et là, il bâtit un autel au Seigneur.

PSAUME (14 (15), 2-3a, 3bc- 4ab, 4d-5

Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? 

Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son cœur.
Il met un frein à sa langue.

Il ne fait pas de tort à son frère
et n’outrage pas son prochain.
À ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du Seigneur.

Il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt,
n’accepte rien qui nuise à l’innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.

ÉVANGILE MT 7, 6.12-14

Alléluia. Alléluia. Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur. Celui qui me suit aura la lumière de la vie. Alléluia. 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ; ne jetez pas vos perles aux pourceaux, de peur qu’ils ne les piétinent, puis se retournent pour vous déchirer.

Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes.

Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »

MEDITONS

Prudence, discernement. Deux mots, deux vertus importantes dans notre vie de disciple du Christ. Il sait bien, Jésus, les difficultés et les risques qu’il y a de le suivre. C’est du réalisme; il sait ce qu’il y a dans le coeur de l’homme. Et que ce dernier lui-même ne maîtrise pas. D’où l’importance d’agir prudemment: « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré »; ça sera certainement piétiné, profané. C’est imprudent de donner l’évangile à des personnes qui ne sont pas préparées, à des »chiens », ici des païens. Dieu seul connaît et prépare les coeurs pour la « moisson »; aussi faut-il attendre son moment.

Forcer l’évangélisation, qui est d’abord la mission du Seigneur, peut nous valoir en retour du mépris, des dangers et même la mort. D’où l’importance du discernement pour ne pas « qu’ils se retournent pour vous déchirer ». Prudence et discernement.

La meilleure attitude dans ces cas, c’est de témoigner positivement, c’est de s’engager en premier: « tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux ». C’est bien là l’essentiel, et c’est bien difficile, un chemin resserré, une porte étroite.

En effet, si nous voulons que les autres nous aiment, qu’ils soient bons et doux envers nous, qu’ils nous comprennent et nous pardonnent, si nous voulons qu’ils nous servent et fassent du bien; bref, si nous voulons qu’ils vivent pour nous, alors commençons à vivre pour eux. N’attendons pas, n’attendons rien d’eux. Commençons à les aimer, à être doux et bons envers eux, à comprendre et pardonner ceux qui nous offensent, à servir gratuitement et faire du bien, à vivre et mourir pour eux.

On le voit bien, c’est difficile. Mais le Christ l’a dit, il l’a fait et nous y invite. C’est toujours lui qui prend l’initiative, parce qu’il a aimés. En effet « le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs » (Cf. Rm. 5, 8).

Prendre les devant pour faire du bien comment Abram envers Loth. Et Dieu bénit toujours celui qui fait ainsi.

En fait, ce chemin resserré, c’est le Christ Jésus lui, Chemin d’amour authentique qui conduit à la vie: « Moi je suis la Lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jn. 8, 12)

Prions : Seigneur Dieu, nous en appelons à ta providence qui, dans ses desseins, jamais ne se trompe, et nous te supplions humblement: tout ce qui fait du mal, écarte-le, donne-nous ce qui pourra nous aider. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

LA PAROLE DU JOUR

LUNDI, 12EME SEMAINE DU TEMPS ORDINAIRE

LECTURE DU LIVRE DE LA GENÈSE 12,1-9

En ces jours-là, le Seigneur dit à Abram qui vivait alors en Chaldée :
« Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai.
En toi seront bénies toutes les familles de la terre. »
Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit, et Loth s’en alla avec lui.
Abram avait 75 ans lorsqu’il sortit de Harane. Il prit sa femme Saraï, son neveu Loth,
tous les biens qu’ils avaient acquis, et les personnes dont ils s’étaient entourés à Harane ;
ils se mirent en route pour Canaan et ils arrivèrent dans ce pays.
Abram traversa le pays jusqu’au lieu nommé Sichem, au Chêne de Moré.
Les Cananéens étaient alors dans le pays. Le Seigneur apparut à Abram et dit :
« À ta descendance je donnerai ce pays. » Et là, Abram bâtit un autel au Seigneur qui lui était apparu. De là, il se rendit dans la montagne, à l’est de Béthel, et il planta sa tente, ayant Béthel à l’ouest, et Aï à l’est. Là, il bâtit un autel au Seigneur et il invoqua le nom du Seigneur.
Puis, de campement en campement, Abram s’en alla vers le Néguev.

PSAUME : 32 (33), 12-13, 18-19, 20.22

Heureux le peuple que le Seigneur s’est choisi pour domaine. 

Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine !
Du haut des cieux, le Seigneur regarde :
il voit la race des hommes.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !

ÉVANGILE MT 7, 1-5

Alléluia. Alléluia. Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Alléluia. 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera.
Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ?
Ou encore : Comment vas- tu dire à ton frère : “Laisse- moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »

MEDITONS

Nous sommes tous faibles, pécheurs, aveugles (Rm. 3,23); Et dans ce sens, nul ne peut prétendre voir clair, être saint sans la grâce de Dieu. Ce serait de l’orgueil, une prétention bien maligne. Aussi faut-il avoir le courage et l’humilité de se convertir continuellement, avant d’oser « juger » les autres, mes frères et soeurs devant Dieu.

« Ne jugez pas, pour ne pas être jugés », nous dit le Christ. Car notre jugement est déjà marqué par nos péchés. Le faire, serait de l’hypocrisie.

L’attitude convenable est alors celle du pardon et de la charité, car Dieu nous aime et nous pardonne toujours. Si nous pouvons ou arrivons à conduire les autres sur le chemin de la vérité, de la sainteté, c’est par la grâce de Dieu.

Pécheurs aimés et pardonnés, aimons et servons les autres avec une mesure généreuse et débordante d’amour et de pardon.

Prions: Seigneur, notre Père, Toi qui nous aimes sans condition et nous pardonnes toujours, donne-nous de porter un regarde de miséricorde sur tous nos frères et soeurs, et de nous engager ensemble sur le chemin de ton Amour.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen

L’homélie du pape François lors de la messe de funérailles du pape émérite Benoît XVI

Le jeudi 5 janvier 2023, 09h30, place saint au Vatican ont eu lieu les funérailles du pape émérite Benoît XVI, décédé lé 31 décembre 2022. Après les lectures bibliques choisies pour la circonstance Isaïe 29, 16-19; Psaume 22; 1Pierre 1, 3-9; Evangile selon saint Luc 23, 39-46), la pape François a dit l’homélie; ule homélie simple et profonde, à l’image du défunt pape.

« Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23, 46).

Ce sont les dernières paroles que le Seigneur a prononcées sur la croix ; son dernier
soupir – pourrait-on dire -, qui confirme ce qui a caractérisé toute sa vie :
une permanente remise de soi entre les mains de son Père. Des mains de pardon
et de compassion, de guérison et de miséricorde, des mains d’onction et de
bénédiction qui le poussèrent à se livrer aussi aux mains de ses frères.

Le Seigneur, ouvert aux histoires qu’il rencontrait sur son chemin, s’est laissé
ciseler par la volonté de Dieu en prenant sur ses épaules toutes les conséquences
et les difficultés de l’Évangile, jusqu’à voir ses mains meurtries par amour :
« Vois mes mains », dit-il à Thomas (Jn 20, 27), et il le dit à chacun de nous.
Des mains meurtries qui vont à la rencontre et ne cessent de s’offrir, afin que
nous connaissions l’amour que Dieu a pour nous et que nous croyions en lui (cf.
1 Jn 4, 16).[1]

« Père, entre tes mains je remets mon esprit » est l’invitation et le programme de vie

qui inspire et veut modeler comme un potier (cf. Is 29, 16)

le cœur du pasteur, jusqu’à ce que palpitent en lui les mêmes sentiments que ceux
du Christ Jésus (cf. Ph 2, 5). Dévouement reconnaissant de service au Seigneur
et à son Peuple qui naît du fait d’avoir accueilli un don totalement gratuit :
“Tu m’appartiens… Tu leur appartiens”, susurre le Seigneur ; “Tu es sous la
protection de mes mains, sous la protection de mon cœur. Reste dans le creux de
mes mains et donne-moi les tiennes”.[2] C’est la condescendance de Dieu et sa
proximité capable de se placer dans les mains fragiles de ses disciples pour
nourrir son peuple et dire avec lui : prenez et mangez, prenez et buvez, ceci
est mon corps qui s’offre pour vous (cf. Lc 22, 19).

Un dévouement priant, qui se façonne et s’affine silencieusement entre les
carrefours et les contradictions que le pasteur doit affronter (cf. 1 P 1, 6-7)
et l’invitation confiante à paître le troupeau (cf. Jn 21, 17). Comme le
Maître, il porte sur ses épaules la fatigue de l’intercession et l’usure de
l’onction pour son peuple, surtout là où la bonté doit lutter et où les frères
voient leur dignité menacée (cf. He 5, 7-9). Dans cette rencontre d’intercession,
le Seigneur continue à générer la douceur capable de comprendre, d’accueillir,
d’espérer et de parier au-delà des incompréhensions que cela peut susciter. Une
fécondité invisible et insaisissable, qui naît du fait de savoir dans quelles
la confiance a été placée (cf. 2 Tm 1, 12). Une confiance priante et
adoratrice, capable d’interpréter les actions du pasteur et d’adapter son cœur
et ses décisions aux temps de Dieu (cf. Jn 21, 18) : « Être le pasteur veut
dire aimer, et aimer veut dire aussi être prêt à souffrir. Aimer signifie :
donner aux brebis le vrai bien, la nourriture de la vérité de Dieu, de la
parole de Dieu, la nourriture de sa présence ».[3]

Un dévouement soutenu par la consolation de l’Esprit, qui le précède
toujours dans la mission : dans la quête passionnée de communiquer la beauté et
la joie de l’Évangile (Cf. Exhortation Apostolique Gaudete et exsultate n.57),
dans le témoignage fécond de ceux qui, comme Marie, restent de bien des
manières au pied de la croix, dans cette paix douloureuse mais solide qui
n’agresse ni ne soumet ; et dans l’espérance obstinée mais patiente que le
Seigneur accomplira sa promesse, comme il l’avait promis à nos pères et à sa
descendance à jamais (cf. Lc 1, 54-55). Nous aussi, fermement attachés aux
dernières paroles du Seigneur et au témoignage qui a marqué sa vie, nous
voulons, en tant que communauté ecclésiale, suivre ses traces et confier notre
frère aux mains du Père : que ces mains de miséricorde trouvent sa lampe
allumée avec l’huile de l’Évangile qu’il a répandue et dont il a témoigné
durant sa vie (cf. Mt 25, 6-7).

Saint Grégoire le Grand, à la fin de la Règle pastorale, invite et exhorte
un ami à lui offrir cette compagnie spirituelle : « Au milieu des tempêtes de
ma vie, je me console par la confiance que tu me tiendras à flot sur la table
de tes prières, et que, si le poids de mes fautes m’abat et m’humilie, tu me prêteras
le secours de tes mérites pour me relever ». C’est la conscience du pasteur
qu’il ne peut pas porter tout seul ce que, en réalité, il ne pourrait jamais
supporter tout seul et, par conséquent, il sait s’abandonner à la prière et au
soin du peuple qui lui est confié.[4] C’est le peuple fidèle de Dieu qui,
rassemblé, accompagne et confie la vie de celui qui a été son pasteur. Comme
les femmes de l’Évangile au sépulcre, nous sommes ici avec le parfum de la
gratitude et l’onguent de l’espérance pour lui démontrer, encore une fois,
l’amour qui ne se perd pas. Nous voulons le faire avec la même onction,
sagesse, délicatesse et dévouement qu’il a su prodiguer au cours des années.
Nous voulons dire ensemble: “Père, entre tes mains nous remettons son esprit”.

Benoît, fidèle ami de l’Époux, que ta joie soit parfaite en entendant sa
voix, définitivement et pour toujours !

 

Benoît XVI: son testament spirituel

Samedi 31 décembre 2022 mourait le pape émérite Benoît XVI, au monastère Mater Ecclesiae. Il était âgé de 95 ans. En homme averti et profondément spirituel, il laisse son testament spirituel, datant du 29 août 2006.

Mon testament spirituel

Lorsqu’en cette heure avancée de ma vie, je pose un regard sur les décennies que j’ai traversées, je vois tout d’abord combien j’ai de raisons pour rendre grâce. Je remercie avant tout Dieu lui-même, auteur de tout don, qui m’a donné la vie et qui m’a guidé à travers de nombreuses tribulations ; il m’a relevé encore et encore lorsque je commençais à déraper et m’a toujours gratifié de la lumière de son visage. En rétrospective, je vois et comprends que les passages sombres et pénibles du chemin ont été salutaires et que c’est précisément là qu’il m’a conduit à bon port. 

Je remercie mes parents qui m’ont donné la vie à une époque difficile et qui m’ont préparé, au prix de leurs sacrifices et avec beaucoup d’amour, un foyer merveilleux dont la lumière a irradié de sa clarté toute ma vie jusqu’à ce jour. La foi lucide de mon père nous a appris, mes frères et moi, à croire et m’a indiqué la route à suivre au milieu de mes découvertes scientifiques ; l’affectueuse piété et la bonté sans borne de ma mère restent pour moi un héritage pour lequel je ne saurais trop remercier. Ma sœur m’a servi toutes ces années avec sollicitude et abandon et mon frère m’a souvent frayé le chemin par la lucidité de ses jugements, sa détermination énergique et la gaieté de son cœur. Sans cette prévenance et cet accompagnement inlassables je n’aurais pu trouver le droit chemin. 

Je remercie Dieu de tout cœur pour tous les amis, hommes et femmes, qu’il a souvent mis à mes côtés ; pour les collaborateurs à toutes les étapes de mon parcours ; pour les enseignants et les élèves qu’il m’a donnés. Avec reconnaissance, je les confie tous à sa bonté. En particulier, je remercie le Seigneur pour la belle patrie des Préalpes bavaroises, dans lesquelles j’ai pu voir briller encore et encore la splendeur du Créateur lui-même. Je remercie les hommes et les femmes de ma patrie qui m’ont permis de faire en eux l’expérience de la beauté de la foi. Je prie afin que notre pays reste un pays marqué par la foi et je vous prie, mes chers compatriotes : ne vous laissez pas détourner de la foi. Enfin, je remercie Dieu pour pour toutes les belles choses que j’ai pu apprécier aux différentes étapes de mon chemin, spécialement à Rome et en Italie qui est devenue ma deuxième patrie. 

À tous ceux que j’ai pu blesser de quelque façon, je demande sincèrement pardon. 

Ce que je viens de dire à mes compatriotes, je l’adresse à tous ceux qui étaient confiés à mon ministère dans l’Église : restez fermes dans la foi ! Ne vous laissez pas confondre ! Il semble parfois que la science – la science naturelle d’une part et la recherche historique d’autre part (particulièrement l’exégèse des Saintes Écritures) – produise des évidences irréfutables qui contredisent la foi catholique. J’ai assisté de loin aux transformations de la science naturelle et ai pu observer comment d’apparentes certitudes fondées contre la foi ne se révélaient pas être des sciences mais des interprétations philosophiques appartenant en apparence à la science ; en même temps, la foi apprenait du dialogue avec la science à mesurer la portée et les limites de ses assertions et à mieux apprécier ce qui lui est propre. 

Cela fait maintenant soixante ans que j’accompagne le chemin de la théologie, en particulier les sciences bibliques, et j’ai vu au fil des générations s’effondrer des thèses qui semblaient inébranlables et qui se sont avérées n’être que de simples hypothèses : la génération libérale (Harnack, Jülicher, etc.), la génération existentialiste (Bultmann, etc.), la génération marxiste. J’ai vu et je vois encore comment la rationalité de la foi émerge du tourbillon des hypothèses. Jésus-Christ est réellement le Chemin, la Vérité et la Vie – et l’Église, dans toutes ses imperfections, est réellement son Corps. 

Enfin, je demande humblement : priez pour moi, afin que, malgré mes péchés et déficiences, le Seigneur m’accueille dans sa demeure éternelle. Que tous ceux qui m’ont été confiés soient assurés jour après jour de l’élan de prière jaillissant de mon cœur. 

Benedictus PP XVI

Texte original traduit par https://fr.zenit.org/

Engagés ensemble pour la sainteté et la vie

Novembre!

Novembre, mois de grandes célébrations liturgiques dans l’Eglise et de fêtes dans la société civile. C’est aussi le temps où le froid d’hiver se fait plus ressentir ; et pourtant,

il faut bien vivre, il faut s’ouvrir à la grande espérance de la Vie.

L’Eglise, dans  sa sagesse multiséculaire pénétrée et portée par l’Esprit du Dieu vivant, nous invite d’abord à la sainteté. C’est la grande et belle fête de la Toussaint. Tous appelés à la sainteté !

La sainteté ! Un mot qui peut faire peur, quand on l’apprécie mal ou de loin. Un mot dont le contenu est pourtant accessible à tous les hommes et les femmes de ‘’toutes nations, tribus, peuples et langues’’. <<En fait, c’est la vocation de tout baptisé, mais également de tout homme et de toute femme qui veulent vivre « heureux » chaque instant de la vie. Le Christ, dans l’Evangile, nous montre le chemin du bonheur.

Un bonheur déjà là, vécu dans notre monde. Vous êtes, vous les humbles, qui savez que vous avez besoin des autres ; vous êtes heureux, vous qui savez compatir à la souffrance des autres proches ou lointains ; vous êtes heureux vous qui semer la tendresse et la bienveillance dans un monde parfois si cruel et violent ; vous êtes heureux, vous qui portez plus loin et plus la voix des faibles, des petits, des pauvres ;  vous êtes heureux, vous qui êtes prompts à redonner une autre chance à quiconque vous a offensé ; vous êtes heureux, vous qui savez réveiller la bonté du cœur de l’autre en reconnaissant vos torts et en demandant pardon ; vous êtes heureux, vous qui avez la force de détruire les barrières humaines, pour construire des ponts de réconciliation et de vivre ensemble….Heureux êtes-vous ! La Sainteté, au final, c’est accueillir chaque jour l’amour et la miséricorde de Dieu, pour les laisser transparaître dans nos vies.

Les saints ne sont pas des supermen ou superwomen qui n’ont jamais rien fait de mal. Non, ce sont des hommes et des femmes comme vous et moi, qui ont toujours voulu choisir l’amour, le bien, le partage, la solidarité, la vérité, la paix. 

Novembre, c’est également le rappel des tous nos défunts, tous ceux que nous avons connus et aimés, et qui sont partis. Mais où ? « Dans la main de Dieu », nous dit le livre de la Sagesse. Si nous savons écrire sur les murs les noms de ceux qu’on aime, Dieu, lui les écrit dans la paume de sa main, il les garde dans son cœur.

En ‘’fêtant’’ nos morts, nous affirmons donc qu’ils sont toujours vivants avec nous.

C’est la communion d’espérance et de vie !

Finalement à novembre, nous célébrons la victoire de l’amour et de la vie. A juste titre, l’Eglise nous invite à lever les yeux vers le Christ, roi de l’univers. Victorieux par le don de sa vie sur la croix. Et c’est avec le Christ vainqueur que nous pouvons être heureux véritablement. Le bonheur est déjà là, certes ; mais pas encore dans sa plénitude. La sainteté est à construire chaque jour. Et quelle belle aventure ! Tous les saints que nous connaissons et dont les icônes embellissent nos églises et nos maisons, nous disent que la sainteté est à la portée de tous.

Haut les cœurs ! On y va !

Bonne fête de Toussaint à tous !

Prière universelle du 22e dimanche du temps ordinaire

Le prêtre: Le Seigneur nous invite à reconnaître notre place devant Lui et devant nos frères et soeurs. Avec confiance et humilité, prions.

R/: Seigneur, écoute-nous! Seigneur, exauce-nous!

Le diacre ou un lecteur

– Pour la sainte Eglise; pour qu’elle sois toujours animée de la sagesse de Dieu pour tous les hommes au salut. Prions!

-Pour Pour nos gouvernants; afin qu’ils s’engagent avec plus de justice et de d’amour au bien de tous leurs concitoyens, prions!

_ Pour tous les pauvres et tous ceux qui n’arrivent plus à avoir le minimum vital; afin qu’ils rencontrent des organismes qui les aident, prions!

– Pour notre assemblée, afin qu’elle témoigne chaque jour de la bonté et de la tendresse de Dieu; prions.

Le prêtre: Dieu qui veut le bonheur de tous les hommes, aide-nous à accueillir humblement ta Parole, à servir généreusement nos frères et soeurs et à nous aimer les uns les autres.

Par le Christ, notre Seigneur.

19 août: saint JEAN EUDES (1601-1680)

Il est le fondateur de la congrégation des Eudistes; considéré comme un grand prédicateur de son époque, qui a su répandre la dévotion aux sacrés coeurs unis de Jésus et de Marie. Jean Eudes naquit dans une famille normande croyante, en 1601, précisément le 14 novembre à Ri. Elevé très tôt chez les Jésuites, il étudie les sciences théologiques. Puis il part à Paris, rejoindre l’Oratoire en France, sous la direction de Pierre de Bérulle. Ordonné prêtre, il ressent le grand besoin de favoriser une formation solide et efficace pour les futurs prêtres et le clergé lui, capables de tenir une paroisse et annoncer partout l’Evangile. Mais l’idée n’est pas acceptée par ses supérieurs. Il finira par quitter l’Oratoire (d’Aubervilliers) pour fonder la Compagnie de Jésus et Marie, dans le souci de la mission et de la formation. Des séminaires sont alors ouverts, notamment à Caen, et plus tard en Normandie et en Bretagne.

Il sera plus tard à l’initiative de la création de l’ordre de Notre-Dame de la Charité, qui s’occupera des prostituées et des filles en difficulté.

La vie de Jean Eudes sera fortement marquée par l’idée qu’il se fait du prêtre: <<Le prêtre, c’est un Jésus vivant et marchant sur terre>>

Ses nombreuses missions sur les paroisses avaient pour but de réveiller la ferveur des fidèles, à travers les prédications, les catéchèses, les conférences et la célébration des sacrements.

A sa mort, le 19 août 1680, on compte plus d’une centaine de missions que Jean Eudes aura organisé et prêché.

Il sera canonisé en 1925 par Pie XIIe de

Dicton: Août tarit les fonts ou emporte les ponts

Saint Jean Eudes, priez pour nous!

11 août: Sainte Claire (1193/4-1253)

Tiré du latin Clarus, clair, brillant, illustre.

<<Ô Dieu, sois béni de m’avoir créée>>, ainsi s’écriait-elle aux derniers instants de sa vie.

Patronne des blanchisseuses, repasseuses, brodeurs, doreurs, ainsi que des verriers et de la télévision.

Sainte Claire, née Chiara Offreduccio di Favarone à  le 16 juillet 1193/1194 dans une famille de la noblesse, morte dans cette même ville le 11 août 1953, disciple de saint François d’Assise est la fondatrice de l’ogre des Pauvres Dames, plus connu sous le nom des Clarisses. Elle a été canonisée, c’est-à-dire déclarée sainte, le 26 septembre 1955 par le pape Alexandre IV.

Vers 1210, Claire assiste dans l’église Saint-Georges à Assise aux prêches de carême de François Bernadone, le fils d’un bourgeois qui a tout quitté pour réaliser son idéal de vie évangélique.

Enthousiasmée par cette prédication, conquise par l’idéal de pauvreté à l’image des évangiles, elle décide de renoncer au monde…bravant la décision de son père de la marier à un riche italien.Elle quitte sa famille en cachette le soir du dimanche des Rameaux le 20 mars1212, en compagnie de l’une de ses tantes, pour rejoindre François et ses compagnons à la Portioncule.

Ceux-ci lui remettent une tunique de toile grossière, la bure, et lui coupent les cheveux, en signe de renoncement. Rien ne l’arrêtera plus dans son élan de suivre et servir le Seigneur dans la voie de la pauvreté. On raconte que face aux Sarrasins qui voulaient piller le couvent, elle prie devant les grilles et les impressionnent à tel point qu’ils battent en retraite.Elle fonde une communauté à saint-Damien d’Assise, où sa mère et ses deux soeurs la rejoindront après la mort de son père.

Elle instaure des règles de pauvreté trouvées trop sévères par le pape Innocent III; mais Claire y tient de toutes ses forces et finit par obtenir la bulle d’approbation de la Règle, deux jours avant sa mort.

Sainte Claire est invoquée pour les accouchements ainsi que les maladies féminines.

Dicton: À la Sainte-Claire, s’il éclaire et tonne, c’est l’annonce d’un bel automne.

10 août: saint Laurent, III siècle

Patron des bibliothécaires, pompiers, cuisiniers, libraires, ainsi que des comédiens, des étudiants et des pauvres. Il est certainement le plus célèbre des martyrs romains. Dérivé du latin laurus qui signifie Laurier.

Laurent était diacre du pape Sixte II qui lui confia également l’administration des archives du Vatican, à l’époque où Valérien était empereur de Rome (253-260)

Dans un contexte de persécution de l’Eglise dans tout l’Empire, les clercs sont condamnés à mort et les biens des riches chrétiens sont confisqués. Parmi les victimes à Rome, on note l’exécution du pape Sixte II, avec sept diacres dont saint Laurent, brûlé vif sur un gril.

Mais selon la légende, Laurent a été exécuté plus tard. En effet, le préfet de Rome voulait se faire remettre d’abord les trésors de l’Eglise. Ainsi est-il relâché pour revenir trois après, avec de nombreux pauvres de la Ville à qui il avait déjà distribué tous les biens de l’Eglise.

Sommé de montrer les biens de l’Eglise, Laurent aurait crié, tout désignant les pauvres qui l’accompagnaient: « Les voici, les biens de l’Eglise »

Condamné à subir le supplice du gril, jusqu’à la mort, Laurent aurait dit à son bourreau :<<je suis bien rôti de ce côté-ci, retourne-moi pour que l’autre cuise aussi>>

Dicton: de la Saint-Laurent à Notre-Dame (15 août), la pluie n’afflige pas l’âme.

Saint Laurent, priez pour nous!