5ème dimanche de carême

“Moi non plus, je ne te condamne pas” — Quand Jésus libère au lieu de lapider

Un des récits les plus bouleversants de l’Évangile nous montre Jésus face à une femme adultère, humiliée publiquement. Mais ce jour-là, au lieu de la pierre, c’est le pardon qui tombe du ciel…Dans cet extrait de l’Evangile de saint Jean 8, 1-11, nous relèverons quelques idées et réflexions, avant de conclure.

1. Nous sommes prompts à accuser, moins à aimer

Nous avons une redoutable facilité à accuser les autres, souvent avant même d’écouter, de comprendre, ou d’aimer.
Les scribes et les pharisiens n’amènent pas cette femme par souci de justice… mais pour piéger Jésus.
Et pourtant, ce réflexe de jeter la faute sur les autres pour nous justifier nous est familier.

2. Le piège de l’humiliation déguisée en justice

Ils l’ont « mise au milieu », comme on expose une honte.
Il y a parfois, dans nos paroles ou dans notre silence, une violence déguisée : celle de ceux qui aiment voir quelqu’un s’écrouler, parce que ça les rassure sur eux-mêmes.

3. Quand on utilise Dieu pour justifier notre violence

« La Loi nous ordonne… Et toi, que dis-tu ? »
Nous avons parfois cette tentation : utiliser la Parole de Dieu comme une arme, pour justifier nos colères, nos exclusions, nos jugements partiaux.
Mais Dieu ne soutient jamais la méchanceté, même déguisée en morale.

4. Le silence de Jésus : miroir de notre conscience

Il s’abaisse. Il écrit sur le sol.
Le silence de Jésus est plus fort que le bruit des pierres.
Il invite à se taire, à revenir en soi, à entendre non pas ce que crie la foule, mais ce que murmure la conscience.

5. Une parole qui éclaire sans condamner

« Que celui qui est sans péché… »
Un seul mot, une seule parole, et les consciences s’éveillent.
La Parole de Dieu ne condamne pas pour détruire, elle révèle pour sauver.

6. La vérité du péché… en chacun de nous

Ils s’en vont « un par un, à commencer par les plus âgés ».
Ils savent. Ils comprennent.
Cette femme est le miroir de notre humanité fragile : nous sommes tous pécheurs. Tous.

7. L’hypocrisie se tait quand la vérité parle

Aucun ne reste pour prendre ses responsabilités.
Tous fuient dans le silence, après avoir bruyamment accusé.
Notre foi ne sera jamais crédible tant qu’elle jugera plus qu’elle n’accueille.

8. Le pardon comme relèvement et nouvelle vie

« Moi non plus, je ne te condamne pas. »
Ce n’est pas l’indifférence au péché. C’est l’amour du pécheur.
Il ne l’abandonne pas à sa faute, mais l’appelle à une vie nouvelle :
« Va, et désormais ne pèche plus. »

9. De pécheurs pardonnés à témoins d’espérance

Cette scène dit tout du cœur de Dieu.
Jésus ne nous enfonce jamais dans la honte. Il nous tend la main.
Et une fois relevés, nous devenons témoins, messagers, passeurs de sa miséricorde. Une fois relevés par Dieu, nous sommes appelés à relever les autres.

Conclusion

Jésus ne justifie pas le péché, mais il ne condamne pas le pécheur. Il nous regarde avec amour, nous relève, et nous confie à notre tour cette mission : aimer comme il aime, relever comme il relève, pardonner comme il pardonne.
« Moi non plus, je ne te condamne pas… Va, et désormais ne pèche plus. » C’est le début d’une vie nouvelle. La tienne. Aujourd’hui.

Vous pouvez retrouver cet article en vidéo sur notre chaîne YouTube; cliquez ici: https://youtu.be/iYGKmEjKdBE?si=08f_PJF4VE_nbUxz

Pour approfondir le sujet:

-« Jésus et la femme adultère: https://amzn.to/3EaMxT4

-« Jésus et les femmes »: https://amzn.to/4iVtD1A

PAROLE DU JOUR

13EME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A

PREMIERE LECTURE

Lecture du deuxième livre des Rois 4, 8-11.14-16a

Un jour, le prophète Élisée passait à Sunam ; une femme riche de ce pays
insista pour qu’il vienne manger chez elle.
Depuis, chaque fois qu’il passait par là, il allait manger chez elle.
    Elle dit à son mari : « Écoute, je sais que celui qui s’arrête toujours chez nous
est un saint homme de Dieu.
    Faisons-lui une petite chambre sur la terrasse ; nous y mettrons un lit, une table, un siège et une lampe, et quand il viendra chez nous, il pourra s’y retirer. »

    Le jour où il revint, il se retira dans cette chambre pour y coucher.
    Puis il dit à son serviteur : « Que peut-on faire pour cette femme ? »
Le serviteur répondit : « Hélas, elle n’a pas de fils, et son mari est âgé. »
    Élisée lui dit : « Appelle-la. »
Le serviteur l’appela et elle se présenta à la porte.
    Élisée lui dit : « À cette même époque, au temps fixé pour la naissance,
tu tiendras un fils dans tes bras. »

PSAUME 88 (89), 2-3, 16-17, 18-19

Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante ! 

L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.

Heureux le peuple qui connaît l’ovation !
Seigneur, il marche à la lumière de ta face ;
tout le jour, à ton nom il danse de joie,
fier de ton juste pouvoir.

Tu es sa force éclatante ;
ta grâce accroît notre vigueur.
Oui, notre roi est au Seigneur ;
notre bouclier, au Dieu saint d’Israël.

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 6, 3-4.8-11

Frères, ne le savez-vous pas ?
Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus,
c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême.
    Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort,
nous avons été mis au tombeau avec lui,
c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi,
comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père,
est ressuscité d’entre les morts.

    Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ,
nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.
    Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ;
la mort n’a plus de pouvoir sur lui.
    Car lui qui est mort, c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes ;
lui qui est vivant, c’est pour Dieu qu’il est vivant.
    De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.

ÉVANGILE MT 10, 37-42

Alléluia. Alléluia. 
Descendance choisie, sacerdoce royal, nation sainte, annoncez les merveilles de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Alléluia. 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres :
    « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
    celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.
    Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.
    Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.
    Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.
    Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

MEDITONS

L’évangile de ce jour commence avec des paroles énigmatiques, bouleversantes: « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi… » Et « Qui vous accueille m’accueille ».

Le Christ nous demande-t-il de ne pas aimer nos parents, nos enfants, notre famille? Que non!! Que ferons-nous alors de ses dernières paroles, « avant de passer de ce monte à son Père » : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (Jn 15, 12).

Il faut comprendre que l’apôtre Matthieu écrit dans un contexte de persécution; il y a donc un choix nécessaire à faire, un choix salutaire donc. Par amour pour Dieu son Père, Jésus fait le choix nécessaire de La Croix pour le salut du monde. C’est en perdant donc sa vie que Jésus nous sauve. Aussi nous invite-il à faire le bon choix de le suivre. C’est en l’aimant vraiment qu’on lui rend le témoignage véritable, qui peut aller jusqu’à la Croix. L’amour du Christ donne sens à notre amour familial et nos relations humaines.

Un amour qui est également accueil de l’autre, tout homme, qui nous ramène à l’Autre, c’est-à-dire le Christ Jésus lui-même.

En ce temps estival, ils sont nombreux, les hommes et femmes de passage dans nos vies; sachons reconnaître en ces occasions, le Christ qui passe pour lui réserver un bon accueil.

PRIONS: Dieu, notre Père, en Jésus ton Fils Unique, tu fais de nous tes enfants bien-aimés; Accorde-nous de nous accueillir les uns les autres comme des frères et des soeurs, pour révéler au monde ta présence.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.